Est-ce que tu es bien sûr de ne rien avoir oublié? On sait jamais, c’est pas si souvent qu’on y passe au Paradis…
Une vigne-chameau! Notre rêve se réalise enfin!
On commence 2018 avec une grande nouvelle comme on les aime, on va enfin avoir une vigne croisée avec un chameau!! On ne pouvait pas rêver mieux pour démarrer l’année.
Mariage improbable
On vous résume l’histoire: virus ravageur sans solution – injection de protéines de chameau dans les pieds = plus de problème.
Présentation des personnages
Le virus ravageur!
Le virus ravageur sans solution actuellement, c’est le virus du court-noué. Répandu mondialement, et très très connu chez nos collègues français dont environ le deux tiers du vignoble est touché, le court-noué provoque des dépérissements soudains et des fortes pertes de rendement (jusqu’à 50%). Il se transmet par des nématodes présents dans les sols, autant vous dire que la seule solution plus ou moins viable est d’arracher les pieds et d’attendre un long, très long moment (six à sept ans) avant de replanter quoi que ce soit. On ne vous fait pas de dessin, économique c’est un problème.
Le chameau
« Mais?! Il a quoi de plus que moi?? » est sûrement la question que vous vous posez en lisant ça.. Eh bien on va vous le dire: il n’a pas les mêmes protéines que vous!
Le chameau a ça pour lui qu’il produit des « nanobodies », qui sont des protéines immunitaires générées par des globules blancs. Pour faire simple elles trouvent des virus, ou n’importe quoi à flinguer, s’y fixent et les détruisent. Pratique!
Mode d'emploi
01. Purification du virus du court-noué
Purifié, il est ensuite injecté chez nos potes les chameaux pour que leur système immunitaire se mette au travail et produise des nanobodies orientées « destruction du virus ».
02. Réplication des nanobodies
Celles qui sont les plus efficaces sont isolées, leurs gènes décryptés puis on les réplique en construisant des cellules capables de faire le boulot dans une vigne. Rassurez-vous, la vigne ne craint rien, tout a été testé sur le tabac avant!
03. Test sur la vigne
On créée donc une vigne à partir de ces cellules, puis on l’expose au virus pour tester le tout! Plantée dans une zone contaminée, on observe ses réactions dans le temps. Bingo!
C’EST DONC UN OGM ?
Vous savez depuis tout petit que si on vous pose la question, si évidente, si téléphonée, c’est que la réponse n’est pas celle logiquement suggérée. On ne vous la fait plus!
C’est un OGM bien sûr, mais qui a pour lui de multiples avantages pour les anti-OGM. Tout d’abord la vigne est greffée entre ses pieds et sa tête, le « porte-greffe » plante ses racines dans le sol pour fournir les nutriments nécessaires à la tête greffée qui porte les raisins et le feuillage. Résultat, la partie génétiquement modifiée ne fait pas de fleurs, donc les transgènes ne peuvent être dispersés dans la nature! Donc le raisin n’est pas modifié, le microbiote de la terre non plus, et l’ensemble de la plante est protégée! C’est cool ça non?!
Merci qui?
Ce sont les cherches du SVQV (Santé de la vigne et qualité du vin) de Colmar qui ont eu l’ampoule allumée dans leur sommeil par cette idée. Brillante s’il en est! Cela dit la législation en vigueur interdit forcément de planter ces vignes dans le vignoble, puisqu’il s’agit d’OGM. Toujours est-il que les solutions proposées par ces recherches devraient permettre d’acquérir des connaissances fondamentales sur le mode de fonctionnement du virus du court-noué pour pouvoir travailler sur des traitements viables et efficaces. Dommage, on tenait une solution!